CEREMONIE D’OUVERTURE AFRICA FOOT GOAL 2025 : Une plateforme pour redéfinir l’avenir du football africain
La troisième édition de
Africa Foot Goal 2025, organisée par Jappo Sports & Entertainment (JSE) en
collaboration avec la Convention Internationale du Sport en Afrique (CISA), s’est ouverte ce lundi 17 février à Dakar, sur la Plage du Souvenir Africain.
Cet événement, qui se déroule jusqu’au 21 février, réunit des personnalités sportives, des experts et des passionnés de football venus de divers horizons pour réfléchir à l’avenir du football africain.
Djamil Faye, Président de Jappo Sports & Entertainment, dans son allocution de bienvenue, a souligné l’importance de cet événement pour le développement du football africain. Dans son discours, il a ensuite insisté sur trois axes majeurs pour transformer le football en une véritable industrie :
La Professionnalisation et les Infrastructures : Djamil Faye a rappelé que le football représente une industrie de 600 milliards de dollars à l’échelle mondiale, mais que l’Afrique peine à en tirer pleinement profit en raison de ses infrastructures insuffisantes. « En investissant dans des stades modernes et des installations d’entraînement, nous pouvons attirer des sponsors et des événements internationaux, augmentant ainsi notre visibilité et nos revenus », a-t-il déclaré.
La Détection et la Formation des Talents : Avec environ 1,2 milliard de jeunes dans le monde aspirant à une carrière sportive, l’Afrique regorge de talents bruts. Cependant, seulement 10% de ces jeunes sont découverts et formés de manière adéquate. « Il est crucial de mettre en place des systèmes de détection efficaces et des académies de formation pour offrir des opportunités à ces jeunes », a-t-il ajouté.
La Génération de Revenus et l’Économie Circulaire : Djamil Faye a cité l’exemple de la Coupe du Monde 2018 en Russie, qui a généré 6 milliards de dollars de revenus. Pour l’Afrique, il a proposé des solutions innovantes telles que le développement de partenariats avec des entreprises locales, la création de produits dérivés, et l’exploitation des technologies numériques pour engager les fans. « Nous devons créer une économie circulaire qui assure que les revenus générés reviennent au développement du football à tous les niveaux », a-t-il insisté.
De son côté, Augustin Senghor, Président de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF), bien qu’absent pour une mission au Cap-Vert, a salué l’initiative de Djamil Faye à travers un message lu par Momodou Gueye. « Cet événement est d’une importance capitale pour le développement du football africain. Le Sénégal doit continuer à initier des réflexions et des projets qui permettront à l’Afrique de jouer un rôle clé dans le football mondial », a-t-il déclaré.
Ngakane Gningue Diouf, Directrice de la Place du Souvenir, a également exprimé sa gratitude pour le choix de ce site emblématique. « En organisant cet événement ici, vous contribuez à valoriser ce lieu dédié à la mémoire des personnages emblématiques ayant marqué le peuple noir », a-t-elle souligné.
Cette cérémonie d’ouverture a été également marqué par un programme riche en réflexions et en actions tant sur le plan de l’organisation que sur le déroulement de bout en bout car tous les participants ont apprécié l’accueil et le professionnalisme des organisateurs.
Cet événement d’Africa Foot Goal 2025 propose un programme varié, incluant des panels de discussion, des ateliers et des séances de networking. Les participants aborderont des thématiques cruciales telles que : La professionnalisation des clubs africains, la modernisation des infrastructures sportives, la promotion du football féminin, l’utilisation des technologies pour engager les fans et générer des revenus.
Africa Foot Goal 2025 se positionne comme une plateforme essentielle pour transformer le football africain en une industrie durable et prospère. Comme l’a rappelé Djamil Faye, « le football n’est plus un simple jeu, mais une opportunité pour un avenir meilleur ». Avec des initiatives comme celle-ci, l’Afrique a le potentiel de devenir un acteur majeur du football mondial, tout en créant des emplois, en développant des talents et en inspirant les générations futures.
Cet événement marque un pas de plus vers la réalisation de cette vision, en réunissant les acteurs clés du secteur pour des échanges fructueux et des actions concrètes. Ensemble, le football africain peut atteindre de nouveaux sommets.
Africa Foot Goal 2025 : Droit TV, Digitalisation et Football Féminin
Les enjeux du développement économique en Afrique
Le football africain, riche en talents mais confronté à des défis économiques majeurs, cherche des modèles viables pour se développer. Lors d’un panel réunissant des experts, plusieurs pistes ont été explorées, allant de la formation des jeunes à la diversification des revenus, en passant par la modernisation des infrastructures et la promotion du football féminin sans oublier la digitalisation des championnats, en passant par les droits TV, les solutions ne manquent pas pour transformer le football en une véritable industrie selon l’avis des experts qui sont intervenus dans la première journée de Africa Foot Goal 2025.
Le football africain a besoin d’une refonte économique pour atteindre son plein potentiel. Lors d’un panel organisé à Dakar, des experts ont discuté des modèles à adopter sur sept thèmes, de la gouvernance à améliorer et des technologies à intégrer pour booster les performances et les revenus.
Quels Modèles Économiques pour les Clubs Africains ?
Le football africain, malgré son immense potentiel, reste confronté à des défis économiques majeurs. Lors d’un panel réunissant des experts et acteurs clés du secteur, plusieurs modèles économiques ont été discutés pour permettre aux clubs africains de se développer durablement.
Ndeye Astou Thiam, Directrice exécutive de Jappo Olympique Guédiawaye (JOG), a souligné l’importance de l’économie dans le sport, affirmant que « tout part de l’économie, car aujourd’hui le sport est devenu un business ». Elle a identifié trois modèles économiques principaux :
Premièrement, le modèle des académies, inspiré des clubs portugais comme Benfica ou le Sporting, qui repose sur la formation et la vente de jeunes talents.
Deuxièmement, le modèle basé sur l’expérience fan, illustré par le FC Simba, qui a construit une marque forte et fidélisé ses supporters, permettant ainsi de commercialiser des produits dérivés et d’attirer des sponsors.
Et troisièmement, le modèle de diversification, adopté par JOG, qui investit dans des secteurs extérieurs au football, tels que l’immobilier, les services et l’événementiel, pour générer des revenus supplémentaires.
Matthieu Chupin, Président délégué de Dakar Sacré Cœur, a rappelé que les clubs africains ont déjà un impact économique significatif, mais que cet impact reste insuffisant. « On parle de 2% du PIB dans les pays développés pour l’industrie du sport, alors qu’en Afrique, nous sommes à environ 0,25% », a-t-il déclaré. Il a cité l’exemple de Génération Foot, un club sénégalais qui contribue à la lutte contre le chômage grâce à son modèle économique innovant.
Abdoulaye Gueye, Vice-président de la Ligue sénégalaise de football professionnel, a évoqué les initiatives de la ligue pour développer le football professionnel, notamment la digitalisation. Il a également souligné l’importance des droits de diffusion, qui représentent une source de revenus majeure pour les clubs internationaux mais restent sous-exploités au Sénégal. Il a identifié quatre modèles économiques dominants au Sénégal : les centres de formation, les clubs traditionnels, les clubs adossés à des sociétés, et les clubs appartenant à des individus.
Les Droits TV : Un Enjeu Majeur
Le deuxième thème abordé lors du panel concernait les droits TV, un levier essentiel pour le développement économique des clubs. Philippe Doucet, journaliste et consultant pour Canal+, a expliqué les défis liés à la diffusion des championnats africains. Il a souligné que les consommateurs préfèrent les championnats européens, ce qui limite l’intérêt des diffuseurs pour les ligues locales. Il a conseillé aux dirigeants sénégalais de s’ouvrir à l’étranger en produisant des images de qualité pour attirer des recettes supplémentaires.
Mame Adama Ndour, 3e Vice-président de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF), a partagé l’expérience de la digitalisation du championnat sénégalais, une initiative pionnière portée par le média D-Sports. Cette démarche vise à moderniser la diffusion des matchs et à générer de nouvelles sources de revenus pour les clubs.
Le Football Féminin : Un Potentiel Inexploité
Le troisième thème a porté sur le football féminin, un secteur encore largement sous-développé en Afrique. Les panelistes, dont *Aissatou Seck* (entraîneur de JOG) et Ngogaye Dione (chargé de l’organisation du football féminin à la FSF), ont identifié plusieurs obstacles :
– Le manque de formation et de formateurs spécialisés.
– La programmation des matchs à des heures peu adaptées (par exemple, 8h du matin), ce qui décourage les spectateurs et les joueuses.
– Les préjugés socio-culturels qui limitent la participation des femmes.
– L’absence de salaires pour la majorité des joueuses.
Pour relever ces défis, les panelistes ont plaidé pour une discrimination positive, en réinjectant une partie des revenus générés par le football masculin dans le développement du football féminin. Ils ont également souligné l’importance des initiatives internationales, comme le projet FORMA de la FIFA, qui alloue des fonds spécifiques au football féminin.
Le quatrième thème a été porté sur la Gouvernance et la Régulation pour un Football Mieux Structuré avec comme modérateur Zied Hassen ou les panelistes comme Abdoulaye Sakho (Juriste du Sport, Directeur de l’Institut Edge), Jacques Blondin, Avocat, Associé chez SP IN Droit, Mamadou Gueye Directeur BeSport et Tarek Oueslati, Agent (FIFA) de joueurs sont revenus sur les difficultés du football africain. En effet, ce dernier, malgré ses succès sportifs, peine à s’affirmer économiquement sur la scène mondiale. Une gouvernance et une régulation renforcées sont essentielles pour structurer ce secteur et en maximiser le potentiel. Abdoulaye Sakho, universitaire et expert en droit du sport, propose plusieurs pistes pour améliorer cette gouvernance. Parmi elles, la protection des droits fondamentaux des joueurs, et comme la liberté de travailler et de circuler, est primordiale. La récente affaire Lassana Diarra, qui a mis en lumière les limites du système de transferts de la FIFA, a conduit à des réformes pour limiter les contraintes pesant sur les joueurs et les clubs.
L’équité dans la répartition des richesses générées par le football est un autre enjeu majeur. Actuellement, les ressources économiques du football africain dépendent largement de la FIFA. Cependant, une plus grande autonomie financière pourrait être atteinte grâce à une meilleure valorisation des droits de propriété intellectuelle et à des stratégies de solidarité entre clubs riches et pauvres.
Enfin, la formation des cadres et la mise en place d’une justice sportive de proximité sont indispensables. Le programme de Certificat Exécutif en Gestion du Football de la CAF, en partenariat avec des universités africaines, vise à doter les dirigeants des compétences nécessaires pour naviguer dans cet environnement complexe. Par ailleurs, la création de tribunaux arbitraux locaux, comme celui de la Fédération sénégalaise, permet de régler les litiges de manière plus équitable et rapide, évitant ainsi les lourdeurs du Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Le problème entre l’US Ouakam et le Stade de Mbour a été pris comme exemple ou le club dakarois a été sanctionné uniquement par des matches de huit clos par la TAS qui ne connait visiblement les réalités du football africain.
Dans le cinquième thème, la question sur le rôle d’un Agent de Joueurs a été soulevé. Une chose bien plus qu’un simple négociateur de contrats. Avec comme Mohamadou DABO comme modérateur, les panelistes Thierno Seydi Agent Joueur, Robert Saade, managing Directo, Full Complete Jacques Blondin, Avocat Associé chez SP IN Droit, ont abordé cette interrogation avec beaucoup d’émotions d’autant plus que beaucoup de parents africains sont souvent victimes d’arnaque par des agents mercenaires à la recherche du profit et qui ne vende que du rêve aux jeunes joueurs. Cependant, le rôle d’un agent de joueurs va bien au-delà de la simple négociation de contrats. Un véritable agent se doit d’être un guide, un mentor et un stratège pour les joueurs qu’il représente. Faire le benchmarking des joueurs, c’est-à-dire analyser leurs performances, leurs forces et leurs faiblesses par rapport à d’autres joueurs de leur niveau, est une étape cruciale pour les aider à progresser. Mais l’accompagnement ne s’arrête pas là. Un agent doit s’investir pleinement dans la vie de ses joueurs, en les aidant à se préparer non seulement pour leur carrière sportive, mais aussi pour leur vie après le football, a d’emblée résumé les différents panelistes.
Ils sont également revenu sur l’accompagnement hostile de certains agents : Avant, Pendant et Après la Carrière. Certains joueurs, en particulier ceux issus de milieux défavorisés, sont souvent confrontés à des environnements très hostiles. Ces conditions peuvent inclure des pressions familiales, des difficultés financières, ou même des menaces extérieures. Un agent doit être en mesure de protéger ses joueurs contre ces influences négatives, en leur offrant un soutien psychologique et en les aidant à naviguer dans des situations complexes.
Selon eux, la carrière d’un footballeur est souvent très courte, avec une durée moyenne de 10 à 15 ans. Pendant cette période, les joueurs sont tellement absorbés par leurs performances sur le terrain qu’ils négligent souvent de préparer leur avenir. Un bon agent doit anticiper cette réalité et proposer des solutions concrètes pour l’après carrière. Cela peut inclure des formations académiques, des investissements immobiliers, ou encore des projets entrepreneuriaux.
Pour se faire, ils ont proposé des solutions en proposant de discuter ces sujets non seulement avec les grands joueurs internationaux, mais aussi avec les joueurs locaux, qui sont souvent moins bien encadrés. Les agents doivent communiquer sur les références et les modèles de réussite de certains joueurs qui ont su gérer leur transition post-carrière avec succès. Des exemples comme celui de Didier Drogba, qui s’est investi dans des projets humanitaires et entrepreneuriaux après sa retraite, ou de Samuel Eto’o, devenu une figure politique et sportive influente ou encore Sadio Mané qui a grandi dans un village sénégalais très modeste, ont réussi à surmonter ces défis grâce à un encadrement solide et à une vision claire de leur avenir, peuvent servir de source d’inspiration pour les jeunes talents. Les agents doivent s’inspirer de ces parcours pour aider leurs joueurs à rester concentrés sur leurs objectifs, tout en les protégeant des distractions et des pièges qui peuvent survenir. Pour clôturer ce chapitre, Robert Saade a lancé une pique aux certains agents, qui selon lui, un agent ne doit pas se contenter de faire signer des contrats et de disparaître ensuite. Son rôle est bien plus vaste et exige un engagement profond envers les joueurs qu’il représente. En faisant du benchmarking, en préparant les joueurs à leur après carrière, et en les protégeant des environnements hostiles, un agent peut véritablement faire la différence dans la vie de ses protégés.
Dans le sixième thème, il a été question de parler sur la Technologie qui Booste les Performances. Aliou Goloko faisait office de modérateur, Abdoulaye Seck et André Silva, étaient les deux panelistes qui étaient présents. Ils ont projeté une vidéo pour revenir sur la technologie qui a révolutionné le football, tant sur le plan des performances individuelles que de la qualité globale du jeu. Les outils d’analyse de données, comme les capteurs de performance et les logiciels de suivi tactique, permettent aux entraîneurs d’optimiser les stratégies et de personnaliser les programmes d’entraînement. Ils ont donné des exemples tactiques sur un match se Série A entre l’Inter Milan et l’Atalanta Bergame mais également un match entre la Mauritanie et le Botswana tout en rappelant qu’en Afrique que l’adoption de ces technologies est encore limitée, mais des initiatives prometteuses émergent. Enfin, Abdoulaye Seck est revenu sur la technologie qui a également transformé l’arbitrage, avec l’introduction de l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR). Bien que controversée, cette innovation a contribué à réduire les erreurs d’arbitrage et à améliorer la crédibilité des compétitions. Pour le football africain, l’adoption de telles technologies pourrait renforcer la compétitivité des clubs et des équipes nationales sur la scène internationale.
Cette première journée d’Africa Foot Goal s’est terminé avec le septième thème qui portait sur le Blockain, NFT et IA : opportunités pour le football africain.
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